Méthodologie de l’enquête Gender ScanTM 2021

L’enquête Gender Scan TM 2021 été réalisée en ligne (dans 117 pays) du mois de mars à août 2021, sur une base déclarative auprès de 30 001 répondants hommes et femmes dans le monde (11 ans et plus). En Belgique, le total répondants est de 650 étudiants, ce dont il résulte une marge d’erreur de 3.8%. En Europe, le total répondants est de 2616 étudiants, ce dont il résulte une marge d’erreur de 1.8%.

Gender Scan TM est une enquête de référence pour l’ensemble des acteurs du numérique, entreprises et pouvoir public.

La proportion de femmes diplômées dans le numérique progresse en Belgique, mais elle n’atteint que 12% et reste inférieure à la moyenne Européenne qui est de 20%

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Après une forte baisse en 2016, la proportion de femmes étudiantes dans les formations numériques en Belgique repart à la hausse. Elles représentent 12% des effectifs en 2019 (vs 6% en 2016), mais leur proportion reste néanmoins très inférieure à la moyenne européenne.

Des freins plus importants : six étudiantes sur dix déclarent avoir été découragées de s’orienter vers des études dans le secteur numérique, contre une sur deux en Europe.

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60% des étudiantes dans le numérique ont été découragées de faire ce choix (vs 50% en Europe) principalement par leurs enseignants ou par leurs parents. Motif le plus invoqué pour les dissuader d’entreprendre ces études : elles n’auraient pas le niveau requis. Les étudiantes interrogées expliquent ainsi que : « On me disait que ce n’était pas pour moi, j’étais mauvaise en math ». « C’était un travail trop intelligent pour moi » dit une étudiante de 23 ans ; ou encore « C’est trop dur pour toi, tu n’y arriveras pas » souligne une autre étudiante de 21 ans.

Le deuxième argument le plus entendu par ces étudiantes :  l’informatique n’est pas un domaine pour les femmes : « C’est un domaine d’homme, cela ne te correspond pas » dit une étudiante, 22 ans ou encore « C’est un métier d’hommes, quelle idée de choisir des études où il y a si peu de femmes » raconte une étudiante de 24 ans.

89% des étudiantes dans le numérique en Belgique se déclarent satisfaites de leur choix d’orientation, un taux moins élevé que les autres étudiantes des autres pays européens.

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En Belgique 44% des étudiantes dans le numérique se déclarent très satisfaites des études poursuivies, soit 15 points de moins que ce que l’on observe en Europe. L’analyse plus détaillée des motifs de satisfaction et d’insatisfaction évoqués par les étudiantes permet de comprendre ce qui explique cet écart. Moins d’étudiantes se sentent à l’aise en Belgique qu’en Europe : 75% versus 81%.

Elles sont également moins nombreuses à s’estimer intégrées : 74% versus 79% en Europe.  A cela s’ajoute des écarts quant à l’organisation des études :  50% des étudiantes estiment qu’elle est satisfaisante en Belgique vs 61% au niveau européen.  La discipline est jugée intéressante par 69% des répondantes en Belgique vs 77% en Europe, et la possibilité de trouver un emploi ensuite valorisé par 82% des étudiantes en Belgique contre 87% en Europe. Troisième facteur explicatif de cette différence, une proportion beaucoup plus forte d’étudiantes en Belgique qui se déclarent stressées par les études dans le numérique (82% en Belgique, vs 67% en Europe), et qui estiment ne pas avoir le niveau requis (67% en Belgique vs 59% en Europe).

De même qu’en Europe, en Belgique trois étudiantes dans le numérique sur dix ont été victimes de comportements sexistes

Victime de situation de harcèlement

34% des étudiantes déclarent avoir fait l’expérience de comportements sexistes dans le cadre de leurs études, et 14% été victimes de harcèlement sexuels. Ces proportions sont similaires à celles observées en Europe. A noter toutefois que 84% des étudiantes dans le numérique en Belgique déclarent ne pas savoir si des dispositifs d’accompagnement sont mis en place dans leur université sur ce sujet, alors que cela ne s’applique qu’à 63% des répondantes au niveau Européen.

Pourtant c’est un point sur lequel en Belgique, comme en Europe plus de neuf étudiantes sur dix souhaitent que des initiatives soient engagées.

La synthèse de l’enquête et les verbatims disponibles sur demande.

Les résultats de cette étude mettent en évidence l’importance de mieux accompagner l’orientation des jeunes femmes afin de les amener à considérer les filières de formation au numérique comme des voies d'épanouissement où elles ont entièrement leur place. Encore faut-il qu’elles trouvent effectivement leur place au sein de ces formations. Notre responsabilité d’université est de garantir leur épanouissement aux études et sur le campus grâce à un climat sécurisant, respectueux et bienveillant. C’est ce que nous nous efforçons de construire en collaboration avec le corps enseignant et avec les associations étudiantes.

Pour Elizabeth Tchoungui, Directrice Exécutive Responsabilité Sociétale du groupe Orange, Présidente Déléguée de la Fondation Orange partenaire de Gender Scan dans le monde

« Encourager les jeunes filles et les femmes à s’orienter vers les métiers techniques et du numérique est une priorité pour Orange. Pouvoir inspirer les femmes à s’investir dans l’écosystème de la tech est pour le groupe Orange la condition nécessaire à une innovation partagée par toutes et tous. »

Définitions

Etudiants et diplômés dans le numérique

Etudiants et diplômés de l’Enseignement Supérieur (Niveaux CITE 5 à 8 : enseignements post bac de cycle court, niveaux licences, maîtrises et doctorats) dans les spécialisations du numérique (formations relevant de la catégorie 6 de CITE 2013 qui inclut notamment la programmation, la création et l’administration de réseaux, le développement de logiciels et d’applications).

A propos de l’autrice, Claudine Schmuck et du cabinet Global Contact

Claudine Schmuck est la fondatrice de Global Contact, cabinet d’étude de référence et de recherche sur l’emploi et la formation des femmes et des jeunes dans les filières scientifiques, techniques, high-tech et innovation. Elle est également autrice de « Women in STEM disciplines », publié chez Springer en 2017. Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques (Paris) et de l’université de Columbia (New York), Claudine Schmuck a été précédemment membre de cabinets ministériels (Commerce Extérieur, Industrie), spécialiste des médias et des nouvelles technologies chez Mc Kinsey, puis à la CLT et Bull. Elle est experte auprès de la DG Recherche, DG Connect et DG Entreprise (Commission Européenne). Elle est membre du board de Women in Leadership, membre de Vox Femina et présidente du groupe Numérique de Sciences Po Alumni. 

A propos de l’Université de Namur et de l’institut de recherche NaDI

L’UNamur a pour mission l'enseignement, la recherche et le service à la communauté. Elle propose un enseignement de qualité qui accorde toute son importance à la réflexion sur le sens de l’Homme et sur les valeurs constitutives de la société dans laquelle il vit. Cet enseignement se nourrit d’une recherche de pointe qui allie excellence et préoccupation du long terme. Elle attache une attention particulière à l’interdisciplinarité et prend en considération les enjeux humains et sociaux de la science et des techniques. L’Université de Namur accueille chaque année plus de 7200 étudiants de près de 70 nationalités différentes. Parmi les 11 instituts de recherche qui la composent, le NADI regroupe des chercheurs en informatique, en droit du numérique, en marketing digital, en innovation et en éducation au numérique, dont Julie Henry, responsable de la mise en place de l’enquête au sein de l’UNamur.