La thématique de l'année 2023-2024, proposée par les étudiants, englobe le harcèlement scolaire, professionnel, sexuel, envers les minorités… qu'il soit de nature physique et/ou morale, qu'il se manifeste en personne, en ligne ou autre. Au cours de ce premier semestre, divers cours, travaux pratiques, conférences, événements culturels ont été organisés, et plusieurs intervenants extérieurs ont éclairé les étudiants dans des domaines divers (cyberharcèlement, harcèlement des personnes âgées…) 

Retour sur quelques-unes de ces activités.

Procès simulé

Dans le cadre du cours de Droit pénal, les étudiants de l’horaire décalé et de l’horaire de jour participaient au traditionnel procès simulé. Cette année encore, l’affaire était en lien direct avec le Fil Rouge. Le cas était le suivant : Théo, étudiant en première année de médecine aurait commis l’infraction de harcèlement téléphonique sur son ex-copine, Jeanne, à la suite de leur rupture et l’infraction de viol également sur Jeanne, lors d’une soirée étudiante.  Au cours de cette même soirée, Simon, assistant en Faculté de médecine, boit des verres avec une étudiante, Marie. Il finit par l’embrasser, ce à quoi elle n’était pas du tout prête ni consentante. En droit pénal, on parle d’infraction d’atteinte à l’intégrité sexuelle.

« Nous remettons aux étudiants un dossier avec des faits relatifs au droit pénal sexuel et au harcèlement. Ce dossier a été construit au départ de vraies affaires, croisées, modifiées et remaniées avec le staff », explique Emma Bourcelet, assistante en droit pénal.

Procès simulé

Quels sont les avantages pédagogiques d’un tel exercice pour les étudiants ? « Ils sont nombreux », affirme Emma Bourcelet. « C’est avant tout un vrai processus d’intelligence collective où les personnalités multiples se conjuguent pour donner une couleur tout à fait unique au projet. Sur le fond, la rigueur et l’exigence d’un tel exercice imposent aux participants de développer une analyse juridique pointue et appliquée à des faits réels et concrets. Cela permet de dépasser la théorie pure et de saisir les enjeux tapis dans l’ombre de celle-ci. Construire un argumentaire en droit cohérent et pertinent est un exercice précieux pour la suite de leurs parcours, quels qu’ils soient. Enfin, sur la forme, l’exercice est merveilleux en ce qu’il convoque l’apprentissage de la prise de parole en public, le jeu de rôle et le dépassement de certaines craintes. Réussir à sublimer oralement le fond de son argumentaire n’est pas si simple ! C’est impressionnant de voir l’évolution de nos étudiants sur un mois », se réjouit Emma Bourcelet.

Collaboration avec le Cercle de droit

Une séance de formation a été dispensée au Cercle de droit par des animateurs du Plan Sacha, qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles, spécialement dans les milieux festifs. Objectif : sensibiliser les étudiants et leur transmettre des bases solides pour la réalisation d’une Charte à appliquer lors des soirées et événements organisés par le Cercle.

Du cinéma au cours de psychologie

Dans le cadre de son cours de Psychologie et introduction à la criminologie, Jean-Luc Brackelaire a invité ses étudiants à assister à la projection du film « Un Monde » de Laura Wandel puis à débattre avec Laure Mesnil, responsable de l'ASBL Bienveillance à l'école.

Ce cours aborde des questions psychologiques et de criminologie pour sensibiliser les futurs juristes. L'un de ses chapitres explore la question "Qu'est-ce que l’enfance ?", met en lumière la non-responsabilité psychique de l'enfant et souligne sa dépendance envers les adultes et les institutions. « Sur le versant "criminologique" au sens large, traiter du harcèlement (ici scolaire) était une belle occasion d'illustrer et d’aborder le problème de la différence de l'enfant, de son statut particulier, de ses facultés et dérives humaines multiples, mais aussi de sa non-responsabilité et des responsabilités corrélatives des adultes à son égard, notamment préventivement. La prévention contre le harcèlement se révèle essentielle », explique le professeur.

« En ce sens, le débat en auditoire après le visionnement du film a notamment posé, avec Laure Mesnil, la double question de savoir si les étudiants présents avaient vécu des expériences de harcèlement (comme victimes, témoins ou acteurs) et comment nous pouvions faire pour prévenir le harcèlement dans nos auditoiresUne formation pour devenir ambassadeurs contre le harcèlement est envisagée au second quadrimestre », conclut-il.

Témoignage sur le cyberharcèlement au cours d'éthique et droit

Dans le cadre de son cours à option « Éthique et droit », la professeure Anne-Catherine Rasson recevait la journaliste Myriam Leroy, elle-même victime de cyberharcèlement. Après une introduction générale sur le harcèlement et les réponses juridiques que tente d'y apporter le droit, elle a partagé son vécu, son ressenti ainsi que le récent résultat judiciaire d’une procédure initiée contre un de ses harceleurs sur les réseaux sociaux.

Avant son intervention, les étudiants avaient pu découvrir l’histoire de Myriam Leroy dans son livre « Les yeux rouges » et dans le documentaire intitulé « #SalePute » qu'elle a coréalisé avec la journaliste Florence Hainaut.

Cette rencontre a offert aux étudiants une opportunité concrète de confronter la théorie à la réalité grâce au témoignage de la victime.

Les rendez-vous du deuxième quadri

  • Tournoi d’éloquence
  • Concours de créations artistiques pour sensibiliser au harcèlement en vue d'une diffusion au sein de l'UNamur et dans les services et écoles de la Ville de Namur
  • Projection d’un documentaire sur le harcèlement au travail
  • Conférences sur le harcèlement de rue, sur le harcèlement des lanceurs d’alerte, …
  • Pièce de théâtre sur le cyberharcèlement jouée à la Faculté
  • Rédaction de fiches pratiques informatives sur les diverses facettes du harcèlement
  • Rencontre d’impro et soirée de clôture du Fil Rouge au profit d'une association qui défend les droits des victimes, le mercredi 17 avril 2024 à partir de 19h00