François Briard

Cette interview a été réalisée pour la rubrique "Alumni" du magazine Omalius #26 de septembre 2022.

Pouvez-vous retracer brièvement votre parcours ?

À l’époque de mes études, on faisait encore des candis-licence. Le cursus de Namur avait une originalité : il proposait un stage de 6 mois durant la dernière année de master. J’ai eu la chance d’effectuer le mien au CERN. Ce stage m’a permis de réaliser mon mémoire, qui portait sur les bases de données réseaux. J’ai été séduit par l’ambiance internationale et la recherche passionnante qui s’y déroule. Après ma maîtrise et un DES complémentaire en DGTIC, on m’a proposé une mission de consultant au CERN pour la mise en place de la nouvelle application ressources humaines. Sur place, j’ai postulé à un poste en informatique de gestion (finances et ressources humaines), pour lequel j’avais toutes les compétences grâce à la qualité de la formation à l’UNamur. En parallèle, ce qui se fait au CERN en termes de recherche dans le domaine de la physique des particules est bien différent de ma formation et j’avoue qu’au départ, je n’y comprenais pas grand-chose. En participant à une visite du site, je me suis rendu compte qu’elles étaient peu compréhensibles pour le grand public. J’ai donc suivi des cours pour devenir guide volontaire en 2005. En 2014, 20 ans après être rentré au CERN, j’ai eu besoin d’un nouveau défi et j’ai eu l’opportunité d’intégrer la cellule communication. En 2017, je suis devenu de responsable du service visites et organisations d’évènements, qui compte une trentaine de collaborateurs. Il faut savoir que le CERN reçoit 250 000 visiteurs par an. Il y a les expositions, les évènements publics, les visites guidées avec un pool de plus de 1000 guides, la boutique et tout le support technique à assurer. 

Il y a aussi des offres éducatives au CERN...

Outre les stages que nous continuons à proposer tout au long de l’année, le CERN a créé le High-School Student Internship Programme (HSSIP). En collaboration avec nos États membres, nous invitons des jeunes entre 16 et 19 ans à venir au CERN pendant 2 semaines pour gagner de l’expérience dans les sciences, technologie, ingénierie et mathématiques au sein d’une organisation internationale. Ce programme est une occasion unique pour les élèves du secondaire de se familiariser avec le CERN, ses technologies et sa physique. Nous leur proposons notamment de suivre un membre du personnel scientifique pour découvrir son travail, nous organisons des visites et des présentations. Lorsque j’ai été impliqué dans l’édition belge de ce programme, qui requiert la participation de deux porteurs de projets, un francophone et un néerlandophone, j’ai naturellement pensé à l’UNamur. Ensemble, nous avons permis à 24 candidats belges de venir au CERN à l’automne 2021. Le programme s’est clôturé le 26 mars 2022 par un évènement qui s’est déroulé à l’UNamur, en présence de plusieurs autorités belges et européennes.

Le nouveau portail de la science du CERN

Un nouveau centre pour l’éducation et la communication scientifique, conçu par l’architecte Renzo Piano, est en construction et devrait être terminé à l’été 2023. Ce portail de la science permettra à des publics de tous âges et de tous horizons de s’intéresser aux découvertes scientifiques et technologiques du CERN, grâce à des expositions et des activités éducatives axées sur la pratique. C’est un pôle de référence pour encourager les jeunes à faire carrière dans le domaine des sciences et des technologies.

Nouveau portail de la science du CERN

Les chercheurs de l’UNamur sont réputés mondialement et font de la physique de très haut niveau !

Que retenez-vous de votre formation à l’UNamur ?

Autant dans les activités extra-académiques que dans le cursus lui-même, la diversité est intéressante. Tout d’abord, le programme pluridisciplinaire qu’offre l’UNamur permet d’acquérir une ouverture d’esprit. À l’UNamur, on ne fait pas que de l’informatique dans un programme de cours : on fait aussi de l’économie et de la philosophie. La vie estudiantine nous met en contact avec des étudiants d’autres disciplines. La proximité avec les professeurs et la taille des groupes en fait aussi une université à taille humaine. Grâce à toutes ces caractéristiques, j’estime que le cursus a une vision assez « bluffante » sur les besoins du futur diplômé. Il permet d’acquérir une vision plus large, ancrée et adaptée à la société d’aujourd’hui. 

Quelque chose qui vous tient particulièrement à cœur ?

Maintenir les relations avec la Belgique et l’UNamur en particulier. Je suis Namurois de cœur, évidemment ! Au-delà de mon attachement personnel, j’estime qu’il y a un intérêt à être en contact et collaborer. L’UNamur est équipée d’un accélérateur de particules, ce qui la rapproche de la physique du CERN (physique des particules et hautes énergies). Les chercheurs de l’UNamur sont réputés mondialement et font de la physique de très haut niveau !

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants ?

Choisissez une formation qui vous passionne. Saisissez toutes les occasions qui vous seront données de faire des expériences pratiques dans les environnements les plus différents possibles, à l’étranger surtout. C’est ce qu’il y a de plus formateur. Amusez-vous aussi ! Et puis, venez visiter le CERN ! 

François Briard dates clef
Une Omalius 26
Cet article est tiré du magazine Omalius #26 (septembre 2022).