Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius#30 (septembre 2023).

« J’ai un parcours assez éclectique », se confie Benoît Gaspard, analyste sécurité informatique ayant suivi le master BAGI. « J’ai fait de la philo, j’ai travaillé dans le management, et cela fait douze ans que je me consacre à la sécurité informatique. J’ai beaucoup appris sur le tas, mais, à un moment donné, j’ai voulu remplir les blancs, en suivant une formation certifiante qui m’amène à devenir business, voire IT analyst, puisque les deux jobs sont en train de merger en un seul. Et aujourd’hui, j’attends ma nomination comme CISO (Chief Information Security Officer) de mon entreprise.  Le master BAGI a certainement constitué une pièce maîtresse de mon évolution. Notamment l’angle gouvernance, parce que désormais, la gouvernance, c’est mon métier. »

Benoît Gaspard est un des nombreux professionnels qui, au fil des années, ont été séduits par l’originalité du master BAGI. « Le BAGI n’est pas seulement un master de spécialisation, réservé à des étudiants possédant déjà un premier diplôme universitaire », explique Benoît Maquet, industriel qui a fait l’essentiel de sa carrière dans le domaine de l’informatique, et qui enseigne la négociation et l’analyse des conflits. « Même si ce n’est pas obligatoire, il leur est recommandé d’avoir déjà une expérience professionnelle. J’ai eu des étudiants qui avaient 10, 15, 20, voire 25 ans de métier, des gens très expérimentés, notamment en informatique, mais qui voulaient s’ouvrir à leurs clients, se remettre en question, changer de regard. Le master BAGI propose un cours en accompagnement du changement, mais ce sont d’abord les étudiants eux-mêmes qui en profitent ! »

Compétences transversales

Stéphane Faulkner, Professeur au Département de gestion et Vice-Recteur à la transformation numérique, a été un des parrains du master BAGI. « La business analysis est un domaine très complexe et transversal qui intègre des dimensions informatiques, mais aussi celles liées aux sciences humaines, comme la gestion du changement, les ressources humaines, et bien sûr la négociation. Une compétence clé, parce qu’il est impossible de concevoir un système pour des utilisateurs non informaticiens sans réussir à leur faire accepter que ledit système ne réponde pas à 100% à leurs exigences. C’est pourquoi nous avons voulu offrir au sein de l’Université un programme avec des compétences transversales pour une discipline qui l’est aussi. »

En dix ans, la business analysis a beaucoup évolué, et le profil métier a acquis une vraie maturité. Ce dont nous sommes particulièrement fiers, c’est d’avoir, dès le départ, fait les bons choix pédagogiques pour enseigner cette discipline. 

Un an ou deux

Choix fondés sur les objectifs des deux Facultés, mais aussi sur l’avis d’un comité d’experts, réuni par le Professeur Vincent Englebert, ancien directeur du programme. « Le programme a été construit avec ce comité, auquel participaient des académiques et des industriels », explique-t-il. « D’entrée de jeu, nous avons voulu qu’il puisse être bouclé en un an, en suivant les cours le vendredi et le samedi, ou en deux ans, en ne venant qu’un des deux jours. Les étudiants qui s’inscrivent à cette formation à titre privé peuvent ainsi continuer à travailler normalement, en suivant les cours du samedi, sans en informer leur entreprise s’ils ne le souhaitent pas. Le but étant que notre public cible, principalement des personnes en entreprise, puisse aborder ce master en toute liberté. »

Interactions

D’autant que l’intérêt du master tient aussi à la qualité de ses étudiants, qui viennent d’horizons très divers« Ils apportent leur expérience et des cas concrets qu’ils partagent avec les autres ! », souligne Benoît Maquet. « Et, comme nous sommes peu nombreux – entre 10 et 25 – ces échanges sont particulièrement riches. » Dans le cadre du master BAGI, les cours ex cathedra sont l’exception et non la règle, et rien n’empêche les étudiants d’interpeller leurs professeurs sur des questions qui les préoccupent dans leurs entreprises respectives. « Par ailleurs, nous avons eu la chance d’être accompagnés pendant plusieurs années par Yves Pigneur, le célèbre co-créateur du Business Model Canvas, aujourd’hui professeur de management et de gestion des systèmes d’information à l’Université de Lausanne. Et, comme lui, Roald Siberath, à qui il a passé la main et qui est depuis quelques mois président de l’Agence du Numérique, fait intervenir des entrepreneurs en live dans son séminaire pour interagir avec les étudiants, qui sont ainsi plongés dans l’innovation », rappelle Stéphane Faulkner.

Master BAGI

Une vision ambitieuse

Le master BAGI a été validé au bout de trois ans d’évaluation par le Conseil d’administration de l’UNamur, et depuis lors, son succès ne s’est jamais démenti. « Parce que nous avons une vision ambitieuse du spectre de compétences que nous voulons donner à nos étudiants », insiste Vincent Englebert. « Nous formons des gens ayant une approche holistique des problèmes de changement auxquels les entreprises sont confrontées. Des gens capables de faire de la médiation, d’être proactifs, de mener des projets d’analyse, de modélisation, de conceptualisation, d’évaluation des risques, de gérer des équipes…  C’est un diplôme qui peut mener à toute une déclinaison de fonctions : business analyst, bien sûr, mais aussi analyste fonctionnel, CEO, architecte d’entreprise, architecte solution. »

Légitimité

« Après plusieurs années dans le secteur de la finance, j’avais envie de faire autre chose, mais j’avais conscience de ma faiblesse en informatique », explique Nora Harouchi, ingénieure financière. Elle s’est alors orientée vers l’UNamur pour suivre ce master de spécialisation. « J’ai trouvé les cours très pratiques, très en phase avec la réalité des personnes qui travaillent en société et qui peuvent établir des parallèles avec ce qu’elles vivent. Résultat : moi qui n’avais qu’une connaissance très vague de l’informatique, je dirige aujourd’hui une société informatique. Sans le master BAGI, je n’aurais jamais eu ce poste, ou plutôt je n’aurais jamais osé postuler. Cette formation m’a permis d’asseoir ma légitimité professionnelle. Mais surtout, et pour moi, c’est l’essentiel, elle m’a donné confiance en moi », conclut-elle.

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Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius#30 (Septembre 2023).

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