Cet article est tiré de la rubrique "Eurêka" du magazine Omalius#31 (décembre 2023).

Jeune, MINDIT l’est à tel point qu’il n’a pas encore été officiellement inauguré : il le sera le 29 février 2024. « Mais c’est un projet qui est en gestation depuis très longtemps », souligne Isabelle Linden, professeure de management de l’information au Département de gestion (Faculté des sciences économiques, sociales et de gestion). « Le Professeur Stéphane Faulkner, mon prédécesseur le Professeur Philippe Thiran et moi-même, nous avons toujours eu la volonté de développer une ligne de recherche qui étudie les technologies numériques et leurs usages dans le monde de la gestion. Et c’est avec l’arrivée de trois jeunes collègues, les Professeurs Corentin Burnay, Sarah Bouraga et Anthony Simonofski, tous trois concernés par l’articulation de l’IT et du management, qu’une dynamique s’est créée avec nos équipes de chercheurs au sein du département. Une dynamique à laquelle nous avons voulu donner une véritable visibilité en interne, en déposant un dossier de demande de reconnaissance pour un centre qui, de facto, existait déjà. »

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L'équipe : Annick Castiaux, Benito GIUNTA, Nicolas BONO ROSSELLO, Benjamin VERMAUT, Sarah PINON, Lhorie PIRNAY, Mathieu LEGA, Victor AMARAL DE SOUSA, Simon DECHAMPS, Anthony SIMONOFSKI, Jordan ABRAS, Malik SCHINCKUS, Antoine CLARINVAL, Corentin BURNAY.

Une stratégie numérique...

Situé à l’intersection de deux univers, l’informatique et le management, le centre MINDIT regroupe des chercheurs désireux d’intégrer l’IT dans le monde de l’entreprise, afin de faire évoluer celle-ci en fonction du potentiel technologique offert par l’informatique.  « C’est avant tout un centre de recherche, où la recherche scientifique se concentre sur le management de l’information », explique le Professeur Corentin Burnay, directeur de MINDIT. « Un thème qui se décline en trois sous-thèmes, dont le premier est la stratégie digitale : comment les nouvelles technologies (l’internet des objets, la réalité augmentée, les big data, l’intelligence artificielle) viennent modifier ou altérer la façon de gérer les stratégies des entreprises ? Ou plutôt des organisations, car nous nous intéressons aussi aux organisations publiques, comme les administrations ou les communes. »

Pour des avancées concrètes

Mais comment le centre de recherche MINDIT interagit-il avec les organisations ? « MINDIT n’a pas pour mission centrale de fournir un service de consultance », note la Professeure Linden. « Mais nous nous efforçons de créer, avec les organisations, des projets de recherche qui débouchent sur des innovations réelles. Nos doctorants y travaillent avec d’autant plus d’enthousiasme que, comme dans les disciplines de la gestion, beaucoup d’entre eux sont moins intéressés par une carrière académique que par l’intégration de leur expertise dans le monde de l’entreprise. » Si le contact avec les organisations vise donc avant tout à soutenir la recherche, il n’en est pas moins indispensable. « Nos recherches doivent être ancrées dans le réel », confirme Corentin Burnay. « Les méthodologies mobilisées par nos chercheurs (étude de cas, recherche-action, etc.) nécessitent une interaction avec les entreprises. Et nous nous tournons vers des modes de financement comme le Win4Doc, le doctorat en entreprise, où le chercheur preste un mi-temps dans l’entreprise et un mi-temps à l’université, ce qui est une autre façon de créer un lien entre le monde académique et celui de l’entreprise. »

Business intelligence et gestion des processus

Le deuxième sous-thème est la prise de décision dans un contexte numérique. « Avec énormément d’intérêt pour l’intelligence décisionnelle ou la Business Intelligence », précise Isabelle Linden. « Plusieurs de nos projets de recherche portent sur ce thème, et notamment sur la modélisation : comment créer le bon modèle pour accompagner la prise de décision ? » Le troisième sous-thème, enfin, concerne les processus. « L’objectif est d’améliorer la performance d’une organisation en partant de ses processus opérationnels », résume le Professeur Anthony Simonofski. « Par processus, il faut comprendre une série de tâches à exécuter pour aboutir à quelque chose. Et l’idée est de mobiliser ces processus, de les analyser, de les améliorer en permanence. »

L’impact des TIC

Les chercheurs du centre MINDIT ne s’intéressent donc pas aux technologies de l’information pour elles-mêmes, mais pour l’impact qu’elles peuvent avoir dans un environnement organisationnel. « Avec les entreprises confrontées à des problèmes non triviaux, nous nous engageons dans une démarche de création d’une solution, mais, cette solution, nous la voulons non seulement efficace, mais scientifique et généralisable, de manière à pouvoir publier des articles scientifiques à ce sujet. Nos relations avec les organisations sont donc du type gagnant-gagnant », explique le Corentin Burnay.  Pour le Professeur Simonofski, c’est ce qui fait la force de MINDIT : « Quand on fait de la recherche, on est toujours tiraillé entre la rigueur et l’utilité. Mais, dans notre centre, nous combinons les deux : la rigueur scientifique et l’implication dans la pratique, l’utilité pour les parties prenantes ».

Masterclass

Le profil du doctorant MINDIT ? « Nous cherchons des profils dotés d’une compétence managériale et d’un attrait pour l’IT », précise Corentin Burnay. « Nous les formons à une approche qui est pour moi la signature la plus forte du doctorat et du monde scientifique : quel que soit le problème, même si je n’ai pas la réponse, je sais comment la trouver. L’esprit critique et le recul par rapport aux innombrables informations dont nous sommes inondés sont des qualités de plus en plus recherchées sur le marché du travail. » Par ailleurs, MINDIT compte organiser une fois par an, à l’intention des cadres, dirigeants de PME et autres porteurs de projets désireux d’exploiter le numérique une Masterclass en Leadership Numérique, qui se situe, affirme Isabelle Linden, « dans une logique de service à la société qui fait aussi partie des missions de l’université ».

 Les trois journées intensives et interactives de cette Masterclass constituent, selon Corentin Burnay, « un mix de formation et de coaching. Chaque matin, des experts du domaine présentent des thèmes comme la transformation numérique et son impact sur la stratégie de l’entreprise, la modélisation d’impact sur les processus métiers ou le suivi de la transformation via des indicateurs de performance ou KPI. Et, l’après-midi, des ateliers permettent à chacun de se demander "Comment utiliser ce que j’ai appris ce matin dans la réalité de mon organisation ? " Non seulement cette formation nous est utile pour maintenir le contact avec les entreprises, mais nous chercheurs apprenons beaucoup des personnes à qui nous enseignons. Comme toujours avec MINDIT, il y a donc un gain mutuel, une relation win-win entre l’université et les organisations. »


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Cet article est tiré de la rubrique "Eurêka" du magazine Omalius#31 (Décembre 2023).

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