Pour la première fois, les jeunes belges de 16 à 18 ans participeront au scrutin européen. Ce vote est-il obligatoire ?

C’est en effet une première belge pour le scrutin européen…et on peut s’en réjouir !  ! L’élargissement du corps électoral est susceptible de dynamiser les débats électoraux. Et particulièrement dans un contexte de défis climatiques, où les décisions d’aujourd’hui impacteront particulièrement le monde de demain des plus jeunes. Concernant le caractère obligatoire, la réponse n’est pas tout à fait claire. Au départ, ce droit de vote pour le scrutin européen devait être « facultatif » : les autorités belges laissant le soin à celles et ceux qui souhaitent voter de s’inscrire sur la liste des électeurs. Mais cette mesure a été annulée par un arrêt de la Cour constitutionnelle en juillet 2023 : les juges considèrent qu’il est discriminatoire d’imposer aux seuls jeunes de 16 et 17 ans de s’inscrire aux élections, alors que les électeurs de 18ans et plus sont automatiquement inscrits par les autorités. L’arrêt de la Cour laisse aussi comprendre que si le législateur accorde un droit de vote…alors il faut l’associer à un droit vote « obligatoire » (comme prévu dans la Constitution belge pour les autres scrutins). Bref, une seule certitude à ce stade : la nécessite d’inscription va disparaître (pas de procédure supplémentaire donc pour les 16-17ans)… mais une incertitude subsiste sur l’obligation de vote. Affaire à suivre dans les prochaines semaines.

La campagne est lancée : à quoi le reconnait-on ?

La campagne électorale de 2024 s’amorce clairement : l’autonome 2023 est la période des derniers grands arbitrages politiques lors des « conclaves budgétaires ». Ce mois d’octobre 2023, c’est également la dernière rentrée parlementaire pour le Premier ministre, l’occasion d’annoncer les ultimes mesures de son gouvernement avant le scrutin. Il faudra toutefois encore attendre le printemps 2024 pour voir l’ensemble des troupes de militants des partis entièrement mobilisés sur le terrain. Une campagne électorale est longue et intense – souvent très rude sur le plan humain et politique – il ne faut pas démarrer trop tôt. C’est comme un marathon, il faut garder des forces pour les derniers kilomètres. C’est dans la dernière ligne droite les électeurs indécis font leur choix (certaines enquêtes évoquent 25% du corps électoral se décidant définitivement dans la dernière semaine).

Existe-t-il des règles qui encadrent cette campagne ? Tous les coups sont-ils permis ?

Durant cette campagne électorale, tout n’est pas permis : en particulier, les dépenses électorales des partis et de ses candidat.e.s sont strictement encadrées et vérifiées à l’issue du scrutin. Pas question de distribuer des calicots pour séduire l’électorat. Par ailleurs, le gouvernement doit gérer les affaires de l’État de manière « prudente » : vue que le Parlement va être dissous, il n’est plus directement contrôlé et pas donc pas question de prendre des décisions de haut vol. Pour l’heure, on peut s’attendre à de vifs débats entre les responsables politiques : les défis sont nombreux (climat, énergie, inflation, migration, géopolitique,…) et les solutions divergent entre les partis politiques. Aux électrices et électeurs de trancher !

Quels conseils donneriez-vous aux citoyens, à vos étudiants, et à ces jeunes qui voteront pour la première fois pour suivre au mieux la campagne et s’informer sur les enjeux du scrutin ?

J’en donnerai principalement un à l’ère des réseaux sociaux et de la multiplication des « fake news» : vigilance ! Les nouveaux médias sont une formidable source d’informations, mais il vaut mieux s’assurer de leur sérieux. Toutefois, même en s’informant auprès de sources fiables, choisir de voter pour l’un ou l’autre parti politique reste une mission difficile pour une partie de l’électorat. Une aide qui peut-être la bienvenue est la « boussole électorale » : un consortium inter-universitaire belge (avec le soutien de l’UNamur) permet de mesurer son « taux de proximité » avec les programmes électoraux des six partis politiques démocratiques représentés en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle sera disponible en ligne au printemps 2024.

Une aide qui peut-être la bienvenue est la « boussole électorale » : un consortium inter-universitaire belge (avec le soutien de l’UNamur) permet de mesurer son « taux de proximité » avec les programmes électoraux des six partis politiques démocratiques représentés en Fédération Wallonie-Bruxelles.

L’expertise UNamur en sciences politiques

Au sein du Département sciences politiques et de l’institut Transitions de l’UNamur, de nombreuses expertises sont développées. Un véritable pôle d’excellence y émerge notamment grâce à la reconnaissance des recherches de deux politologues : Vincent Jacquet et Jérémy Dodeigne. Ces derniers viennent chacun d’obtenir un prestigieux ERC Grant qui leur permettra de donner un nouveau tournant à leurs recherches !

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L'institut de recherche Transitions

transitions

L’Institut Transitions a pour but d’explorer les différentes façons dont les transitions remettent en question et affectent la nature et les sociétés humaines, d'une manière sans précédent, ce qui nécessite un changement radical dans nos schémas politiques, sociaux et éthiques précédents.

Plus d'infos sur l'Institut Transitions

Un débat avec les présidents ou leurs représentants des six partis de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Alors que la campagne électorale s’ouvre en vue du triple scrutin électoral du 9 juin 2024, l’UNamur organise le 10 octobre, grâce à la mobilisation de la Faculté des sciences économiques, sociales et de gestion et de l’Institut Transitions, un colloque qui explorera la question des réformes pour la Belgique de demain.

La première partie de journée, proposera un programme scientifique où seront abordées diverses thématiques (santé, climat, finances publiques, confédéralisme), en présence de nombreux expertes et expertes académiques de diverses universités francophones et de représentants du SPW, de l’AviQ et de l’Agence Wallonne de l’Air et du climat.

La seconde partie accueillera un débat entre les présidents ou leurs  représentants des 6 partis de la Fédération Wallonie-Bruxelles :

  • Georges-Louis Bouchez, Mouvement Réformateur
  • Pierre-Yves Dermagne, Parti Socialiste
  • François De Smet, DéFI
  • Germain Mugemangango , PTB-PVDA
  • Jean-Marc Nollet, Ecolo
  • Maxime Prévot, Les Engagés

Le débat sera animé par le journaliste Arnaud Ruyssen (RTBF). Les étudiants de sciences politiques d’information-communication et de droit de l’UNamur feront partie du public.

Réformer la Belgique

En pratique

  • La partie scientifique du colloque se déroulera de 9h30 à 16h15 au sein de la Faculté des sciences économiques, sociales et de gestion (Rempart de la vierge, 8 – 5000 Namur) : Local E13 (1er étage)
  • Le débat politique se tiendra de 16h30 à 18h, à l’auditoire Pedro Arrupe 02 : rue de Bruxelles 65, 5000 Namur (accès via le sentier Thomas)

Cette journée est organisée en hommage au Professeur Paul Wynants qui fut Professeur d'histoire politique belge et Doyen de la Faculté des Sciences économiques, sociales et de gestion.

Infos et inscriptions

Les autres décryptages à venir sur la Newsroom

  • #2 Participation électorale en déclin : les belges boudent-ils les élections ? =>  Octobre
  • #3 Les enjeux du scrutin fédéral => Novembre
  • #4 Les enjeux du scrutin régional = > Décembre
  • #5 Les enjeux du scrutin européen => Janvier
  • #6 La relation citoyen-politique : crise de confiance => Février
  • #7 Le vote des jeunes => Mars
  • #8 La montée des populismes et de l’extrême droite => Avril
  • #9 Les modalités du vote en Belgique => Mai
  • #10 L’après-élection : comment se forment les gouvernements ? => Juin

Les études en sciences politiques à l'UNamur

Puissance, pouvoir et décisions

Les crises internationales vous interpellent ? Le terrorisme suscite votre incompréhension ? La politique européenne vous fascine ? Vous souhaiteriez mieux comprendre le monde politique belge ?

La complexité sans cesse croissante de tous ces sujets rend l’étude de la Science Politique plus passionnante et nécessaire que jamais.

La globalisation, le rôle de plus en plus important des organisations internationales, médias, ONGs, lobbies, ou encore les migrations, comptent parmi les causes que vous analyserez afin de comprendre les défis complexes d’aujourd’hui et de demain.

Les études en sciences politiques dispensées à l’UNamur développent votre esprit critique par une formation qui, dans une société en pleine transition, promeut des valeurs telles que l’engagement, l’ouverture sur le monde, la solidarité, la soutenabilité ou encore la collaboration.

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Sciences politiques