Le poisson étudié est le grégoire d’Australie, une espèce de poisson-demoiselle, également connue sous le nom de grégoire à pointe jaune, qui vit dans la Grande Barrière de Corail, ce qui en fait une espèce indicatrice essentielle pour évaluer l'état des écosystèmes marins.

L’équipe internationale de chercheurs a étudié l'influence des espèces réactives de l'oxygène (ROS, pour l’anglais reactive oxygen species), telles que le peroxyde d'hydrogène, sur la peau de ce poisson.  Les ROS sont produits dans l'eau de mer par divers processus biologiques ou non biologiques. Les changements climatiques et la pollution marine anthropique sont connus pour augmenter la concentration de ROS dans l'eau de mer, en particulier dans les couches superficielles.

Dans cette publication, les chercheurs font d'importantes révélations, notamment la présence de mélanosomes sphérique (phéomélanosomes) dans la peau des grégoires. Un mélanosome, c’est un organite intracellulaire à l’intérieur duquel la mélanine, pigment qui protège la peau des radiations solaires, est fabriquée.  Il en existe deux sortes.  L’eumélanine, de couleur brune à noire et la phéomélanine, plutôt beige à rouge et brun clair. La découverte remet en question les théories antérieures selon lesquelles l’eumélanine est prévalente chez les poissons.  

Plus important encore, l'étude fournit certaines des premières données sur la façon dont les ROS peuvent avoir un impact sur l'apparence visuelle des organismes biologiques dans l'environnement marin naturel. En effet, si la pollution modifie la couleur du poisson, cela peut avoir un impact sur sa communication visuelle, comme lors de la recherche d’un partenaire, et sa vulnérabilité, notamment son repérage par un prédateur.

Une équipe multidisciplinaire

Les données fondamentales obtenues dans le cadre de cette étude ont impliqué des chercheurs en physique, en chimie physique et en biologie marine.  Elles ouvrent la voie à d'autres recherches dans des conditions naturelles. Elles permettent également d'explorer l'agglomération des mélanosomes induite par les ROS, les effets des changements de pH de l’eau dus à l'acidification des océans et les contributions de divers processus biologiques et non biologiques dans les environnements marins.

    Une équipe internationale

    L’étude a impliqué plusieurs institutions, notamment :

    • L’Université de Namur, Belgique : Dr. Sébastien Mouchet, membre des Instituts NISM et ILEE
    • L’Université du Queensland, Australie : Dr. Fabio Cortesi
    • L’Université de Belgrade, Serbie : Prof. BranKo Kolaric
    Logo NISM
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    La liste complète des auteurs ainsi que la version intégrale de l’article sont disponibles ici : "Morphological and Optical Modification of Melanosomes in Fish Integuments upon Oxidation"

    Sébastien Mouchet, l'un des principaux scientifiques de ce projet, souligne l'importance de ces résultats.

    Notre étude offre non seulement une nouvelle perspective sur l'impact du stress oxydatif sur la vie marine et son apparence visuelle, mais elle propose également un modèle unique pour les recherches futures, ouvrant la voie à des investigations plus approfondies dans des conditions réelles.

    Alors que la communauté mondiale est confrontée aux défis de la pollution des océans et du changement climatique, l'Université de Namur reste à la pointe de cette recherche pionnière, contribuant ainsi à notre compréhension des interactions complexes entre l'environnement et les organismes marins.

    Les études en chimie à l'UNamur

    Chimie

    Les études en physique à l'UNamur

    Physique