Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius de mars 2024.

Il y a dix ans, l’UNamur lançait une grande réflexion visant à mutualiser ses équipements de recherches de pointe, c’est-à-dire ceux nécessitant à la fois une expertise et des moyens importants. « La recherche représente un coût important pour l’université », expose Christine Culot, Directrice de l’Administration de la recherche (ADRE). « Et cette mutualisation nous a permis de ne pas disperser les moyens financiers, tout en assurant à l’UNamur une plus grande visibilité. » Une initiative pionnière dans un monde concurrentiel, qui s’est depuis étendue aux autres universités.

Dès 2012 et pendant deux ans, l’ADRE a donc d’abord mené auprès des chercheurs un inventaire systématique du matériel existant et des besoins. « Leur rôle a été, et reste, indispensable dans la constitution de ces plateformes, en raison de leur expertise », continue Christine Culot. « D’autant que l’interdisciplinarité a toujours été de mise à l’UNamur, et ce dialogue nous a réellement permis d’identifier et d’acquérir des équipements qui bénéficient au plus grand nombre. » Équipements dont certains ont pu, être acquis par l’UNamur grâce au FNRS, , à la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), à l’Union européenne, et à la Région wallonne dans le cadre du plan de relance.

Du personnel hautement qualifié

Grâce à cette mutualisation, l’achat de ces équipements de pointe a permis de développer et de pérenniser une réelle expertise à l’UNamur. Car pour pouvoir fonctionner, ils nécessitent de concevoir des expériences et des modes opératoires pertinents, mais aussi d’analyser et d’interpréter les résultats obtenus. Un ensemble de compétences qui n’est possible que grâce à la présence du personnel hautement qualifié affecté au fonctionnement des plateformes.

La plateforme MaSUN, dédiée à l’étude de la protéomique, témoigne ainsi de ce savoir-faire. « Les connaissances de nos techniciens sont indispensables pour répondre au mieux aux questions biologiques posées », révèle la professeur Patsy Renard, responsable de la plateforme. « Toute collaboration avec un chercheur ou une entreprise commence et se termine par une discussion, afin d’apporter une réponse adéquate. »

Même discours à la plateforme MORPH-IM, centrée sur l’imagerie, qui vient d’investir dans plusieurs nouvelles technologies, dont un microscope 4D unique en Belgique, capable d’observer en temps réel les processus à l’œuvre dans une cellule. « Il n’est pas rare qu’un an soit nécessaire entre la réception de l’équipement et l’obtention des premiers résultats d’expérience », affirme le Professeur Henri-François Renard, responsable de la plateforme. « Il est donc primordial de bénéficier d’experts présents dans la durée. »

Un service à la communauté

À l’origine au nombre de huit, les plateformes technologiques sont dévolues aussi bien à l’étude des matériaux que du vivant. La plateforme de calcul intensif est aussi le siège du supercalculateur HERCULES, capable de modéliser des systèmes planétaires. Quelques années plus tard, elles ont été rejointes par la PTSV, dédiée aux sciences de la vie. « Toute une réflexion interuniversitaire a eu lieu en FWB sur l’expérimentation animale et ses alternatives. La FWB a d’ailleurs fourni un financement spécifique », raconte Christine Culot. « Il était important pour nous d’œuvrer dans le sens du bien-être animal, et de concevoir les expérimentations en accord avec ce principe. »

À l’image de l’université, ces plateformes ont pour mission de soutenir à la fois la recherche, l’enseignement et la communauté. « Grâce à elles, nos étudiants sont formés sur des équipements dernier cri, ce qui est bénéfique pour leur formation, et qui profitera à leurs futurs employeurs. Elles sont aussi une vitrine importante qui attire les jeunes vers la recherche et démontre que l’argent public investi permet de faire des avancées scientifiques dans de multiples domaines. Enfin, ces plateformes sont sources de nombreuses collaborations de recherches fondamentales et appliquées, grâce au dialogue qu’elles créent entre les chercheurs de l’UNamur, d‘autres universités, mais aussi les entreprises extérieures. »

Ces dernières sont d’ailleurs nombreuses à faire appel à l’expertise proposée par l’UNamur, par exemple, pour s’assurer de la présence d’une molécule particulière au sein d’un échantillon ou encore améliorer le revêtement anticorrosif d’une pièce de moteur. « Nous faisons activement la promotion de ces plateformes auprès du tissu industriel », indique Christine Culot. Et nos retours indiquent que notre savoir-faire est éminemment apprécié. »

Les neuf plateformes technologiques

Logo BL3 LAB

BL3 LAB : Ce laboratoire est conçu comme une boîte dans une boîte, afin que rien ne sorte. En effet, il est destiné à la manipulation des pathogènes dangereux de classe 3, comme les bactéries du genre Brucella, dont les chercheurs du laboratoire sont des spécialistes.

Logo Genomic

GENOMICS : Cette plateforme est dédiée à l’analyse du génome, au séquence ADN et ARN, ainsi qu’à l’étude de l’épigénétisme.

Logo PTSV LIFE SCIENCE

PTSV LIFE SCIENCE : plateforme spécialisée dans l’hébergement et la reproduction des petits animaux nécessaires à l’expérimentation scientifique, elle est aussi un véritable laboratoire vétérinaire.

Logo LOS

LOS : Grâce à différents lasers, cette plateforme est spécialisée dans l’analyse de la façon dont la matière réagit avec la lumière, afin d’en extraire des informations comme l’analyse de traces de gaz ou de films moléculaires.

Logo MASUN

MASUN : Cette plateforme de spectrométrie de masse propose un service d’analyse du protéome permettant de détecter et de quantifier les protéines présentes dans tout type d’échantillon, que ce dernier soit une cellule, ou un ancien parchemin.

Logo MORPH-IM

MORPH-IM : Spécialisée dans l’imagerie d’échantillons biologiques et de matériaux, cette plateforme est équipée de nombreuses technologies de pointe, certains étant même capable d’observer certains phénomènes en 4 dimensions.

Logo PTCI

PTCI : Cette plateforme est dédiée au calcul informatique de haute performance, nécessaire aux modélisations informatiques de grande ampleur, du développement d’une application mobile à l’amélioration des rendements des panneaux photovoltaïque.

Logo PC2

PC2 : L’analyse physico-chimique permise par la plateforme permet d’obtenir des informations sur la structure des molécules, et de comprendre comment ces dernières interagissent.

Logo SIAM

SIAM : Cette plateforme est spécialisée dans la caractérisation et l’évaluation poussée de presque n’importe quel type de matériau, des métaux aux liquides en passant par le verre et les polymères grâce à des techniques spécifiques d’irradiations.

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Cet article est tiré de la rubrique "Le jour où" du magazine Omalius #32 (Mars 2024).

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