Le mot de la soirée

 Soyez des éponges et des soleils, pour faire le plein d’informations et pour rayonner de vos questions rafraîchissantes adressées aux professionnels.

Être juriste, c’est utiliser et replacer la législation dans le quotidien des citoyens

Juristes dans les secteurs marchands et non marchands (public ou privé), les profils de ce panel étaient variés. Audrey Ligot, de l’asbl Droits quotidiens-Legal info, a ouvert la séance en partageant sa passion : rendre le droit accessible aux travailleurs sociaux et aux citoyens. Concrètement, ses activités vont des consultations destinées à apporter des réponses aux questions des travailleurs sociaux, à leur formation, en passant par la rédaction d’articles et de fiches de vulgarisation ou encore la gestion de projets. Le tout sur des sujets très divers  

Julie Latour, juriste au sein du service Droit International Humanitaire (DIH) de la Croix Rouge de BelgiqueSa mission est double : la diffusion du DIH auprès des personnes qui sont censées l’appliquer dans le cadre de leur profession (militaires, ONG, avocats, journalistes et même étudiants en droit) et la diplomatie humanitaire qui vise à faire respecter les conventions de Genève. Auxiliaire des autorités publiques belges, son service est chargé de les conseiller en cette matière spécifique du droit. 

Géraldine Battel et Ingrid Verhoeven sont quant à elles actives dans le secteur public.  Plus précisément, comme coordinatrices Planu au sein de la Ville et de la police de Namur. Leur mission : établir des plans d’urgence et conseiller les autorités pour gérer les crises. Une fonction qui nécessite de s’intéresser à des sujets aussi variés que le nucléaire, le terrorisme, les épidémies ou encore les intempéries

Pour illustrer le secteur marchand, Nicolas Roberti, juriste au sein de la banque CBC, a expliqué ses activités. Celles-ci consistent à analyser la législation, à la vulgariser, à former différents acteurs, à donner des conférences, à conseiller l’entreprise autour d’un produit. Il gère également les plaintes et les litiges. Et ce, durant toute la durée de vie de nombreux produits!

Quant à Laura Lodi, elle a présenté le travail des juristes à l’Union des Classes Moyennes. Certains traitent des problèmes juridiques concrets rencontrés par les entrepreneurs et employeurs. D’autres, comme elle, sont davantage chargés danalyser les nouvelles législations pour mesurer leur impact et les implémenter.  

À travers ces différents témoignages, les étudiants ont bien pu percevoir que les juristes, chacun à leur manière et dans leur secteur, ont un point commun : utiliser la législation et la replacer dans le quotidien des citoyens. Le tout avec une ouverture sur des sujets variés et, dans certains cas, une dimension humaine importante 

Une carrière dans le judiciaire pour rendre la justice aux citoyens

Le panel du monde judiciaire rassemblait des représentants de la magistrature ainsi que trois avocates dont une également médiatrice. Benoît Cuvelier, auditeur au Conseil d’État a expliqué que cette juridiction rassemblait des passionnés de droit administratif. En tant qu’auditeur, il rend des avis sur des projets de textes législatifs et traite de dossiers contentieux. Sa motivation : savoir que des citoyens attendent que l’on rende justice. Il confie également n’avoir jamais l’impression de travailler ni de s’ennuyer tant les législations et les sujets sont divers et évolutifs.  

Najat Arbib est juge au tribunal de 1reinstance de Liège. Avec humour et sincérité, elle a retracé son parcours professionnel captivant. Elle ne cache pas avoir eu le sentiment dimpuissance en tant que juge de la jeunesse. Comme juge d’instruction, elle explique combien cette fonction est exigeante. Aujourd’hui, juge correctionnelle, elle s’occupe de dossiers de traite des êtres humains ou encore de viols. Durant son témoignage, elle insiste sur l’importance des valeurs et de la responsabilité des juges qui ont des destins entre leurs mains. «J’ai appris à faire preuve d’humilité. Un juge habitué est un juge mort pour la justice. Tous les jours, je suis en réflexion». Si elle a choisi la magistrature, c’est pour l’indépendance intellectuelle, la variété des matières, la stabilité, mais aussi la considération sociale. «Comme le dit mon fils, ça le fait!», samuse-t-elle.

Pour Delphine Moreau, substitut du procureur du Roi de Namur, le parquet offre l’avantage de travailler en équipe. Elle peut en effet solliciter l’avis de ses collègues même si elle est responsable de son dossier. Concrètement, le substitut mène des enquêtes pénales au départ de faits commis ou d’une suspicion de faits en collaboration avec la police ou avec des administrations spécialisées. Son rôle consiste ensuite à qualifier les faits pour décider de la suite à réserver à laffaire: proposer une transaction, poursuivre devant un tribunal, etc. «Cela fait 6ans que je suis à la section économique et financière et je ne m’ennuie pas parce que nous innovons encore!». 

Diane Wattiez est avocate au barreau de Namur. Ses journées sont variées et rythmées : les audiences en matinée, les consultations, la gestion des courriers, le travail de fond, la négociation, les réunions d’expertise, l’administration du cabinet, etc. Nous jouons un rôle de conseil et de guide envers nos clients. Nous avons aussi une mission d’accompagnement dans certains cas. 

Marie Amélie Delvaux, également avocate au barreau de Namur, a ajouté le défi et l’intérêt intellectuel quotidien que représente le fait que l’avocat apprend tous les jours, d’une part parce que les normes évoluent, tout comme la jurisprudence, et d’autre part parce qu’il accompagne son client dans des matières parfois techniques et très diversifiées (domaine médical, explosion de gaz…) de sorte qu’il doit «sortir du droit». 

Bee Marique, médiatrice, a conclu la séance par son témoignage sur la médiation qui nécessite une approche plus psychologique pour identifier la meilleure manière de se positionner, de s’adresser aux personnes, d’aborder les problèmes pour tenter de résoudre les conflits 

Les échanges informels entre étudiants et professionnels se sont poursuivis autour d’un verre au Cercle droit, partenaire de cette soirée. Zoé, Joséphine, Mahé, Guillaume, Louis les étudiants et les panélistes que nous avons rencontrés partageaient tous le même avis : les récits étaient concrets et éclairants. Quant au public nombreux, il était captivé et pertinent 

Au terme de la soirée, nous avions un seul regret: ne pas avoir eu le temps d’entendre les témoignages des huissiers Louis Valéry Baptiste et Noélie Croufer, des notaires Hélène Diricq et Géraldine Van Bilsen, ou encore ceux d’Antoine Misonne, diplomate à la Représentation permanente de la Belgique auprès de lUnion européenne, et de Louis Dehaybe, attaché parlementaire.

Qu’à cela ne tienne La Faculté de droit de Namur nous donne rendez-vous l’année prochaine pour entendre d’autres témoignages sur les multiples débouchés qu’offrent les études en droit!